Du Rythm'and'Blues à nos jours

Introduction
Après un demi-siècle de domination du Blues et du Jazz.
La seconde partie du XXeme siècle apporte musicalement par le génie d’artistes comme Ray Charles, James Brown, Stevie Wonder, … une touche de fraîcheur dans le milieu musicale Afro-Américain (mais aussi Blanc, Hispano, …) avec l’apparition du Rythm’and’Blues, de la Soul, de la Funk jusqu’à la New Black Music (R’n’B Comptemporain, Urban/Soul, Acid Jazz, …)


Contexte Historique de l’époque :
La situation des noirs aux États-Unis en seconde partie du XXeme siècle


Selon Stokely Carmichael (militant du Black Power et diplômé de l'université noire de Howard) et Charles Hamilton (directeur du département de Science Politique à la Roosevelt University de Chicago), les États-Unis des années soixante correspondent à une situation coloniale. Le statut de colonisé des Noirs américains se manifeste dans trois domaines : politique, économique et social. Sur le plan politique, les décisions affectant la vie des Noirs ont toujours été prises par les Blancs, par le « pouvoir blanc ». Celui-ci intervient dans la vie quotidienne des Noirs américains.

WC Noir/Blanc

Lorsque le propriétaire blanc demande un loyer exorbitant et néglige de faire les réparations nécessaires, les services d'inspection du logement urbain, placé sous le contrôle des Blancs, ferment les yeux sur ces infractions au règlement.Sur le plan social, l'homme noir est condamné à occuper dans la société un rang d'inférieur, de subordonné. L'esclavage a eu une profonde influence sur l'attitude de la société envers le noir. Il permit de fixer un sentiment de supériorité de groupe. L'idée qu'il est juste et légitime de soumettre le Noir à la servitude pour son bien est restée ancrée dans la mentalité américaine malgré l'abolition de l'esclavage. Le droit au respect et à la dignité humaine a toujours été refusé aux Noirs. Le respect de soi-même devient presque impossible. « Puisque tout être humain tire de la somme de ses rapports avec autrui l'image qu'il se fait de lui-même et de sa propre valeur, il est compréhensible que des enfants uniformément rejetés en viennent à se demander si eux-mêmes, leur famille, le groupe auquel ils appartiennent, ne méritent pas le mépris dans lequel les tient la société. Ces doutes sont à l'origine d'un sentiment de haine dirigé contre soi-même et contre le groupe dont on fait partie ; ils forment les racines malsaines du complexe d'infériorité et des préjugés que l'on nourrit à l'égard de sa propre personne. Les innombrables Noirs qui cherchent à se décrêper les cheveux, à se blanchir la peau, etc. révèlent le côté tragique du préjugé racial américain : les Noirs en sont arrivés à se croire vraiment inférieurs. » (Kenneth Clark cité par Charmichael, 1968,). Ainsi, selon Charmichael, la conviction raciste d'une supériorité des Blancs est si profondément ancrée dans la trame de la société qu'elle marque tout le fonctionnement du subconscient national.



Du Rhythm‘n‘Blues à nos jours

Le Rhythm' n' Blues
R’N’B ou encore R&B est l’abréviation de Rhythm and Blues. Toutefois, le R’N’B que l’on connaît de nos jours et qui rencontre un très grands succès partout dans le monde n’est pas le « vrai » Rythm and Blues. Il s’agit en fait de Néo- R&B, du Rythm and Bass.
Aux origines, le Rhythm and Blues qui signifie rythme et mélancolie désignait la musique issue du Gospel (musique chantée dans les églises noires américaines), du Jazz et surtout du Blues, crées par des musiciens et chanteurs noirs américains. Ce terme a été inventé par l’un des journalistes travaillant pour le très célèbre Billboard Magazine: Jerry Wexler. Ce magazine présente le classement de chansons selon différents critères tel que le style de musique ; ainsi il introduisit à la fin des années 1940 le terme « R’N’B » qui remplaça le terme « Race Music » utilisé auparavant et jugé trop péjoratif voire insultant. Ainsi, le Rhythm and Blues n’est rien d’autre que du Blues auquel on a ajouté le rythme ; il s’agit de blues « qui balance », il ne reflète pas de tristesse ou de mélancolie comme son nom le laisserait entendre mais, au contraire, vous fait oublier vos soucis et vous entraîne à danser. Le Rhythm and Blues évolua au fur et à mesure des années; dans les années 1950, l'étiquette « Rhythm and Blues » recouvre toute une palette de musiques différentes ; de cette manière les ballades chantées des groupes de Doo-Wop (les morceaux de Jazz Barrel House ou encore le Jump Blues) sont autant de styles différents pouvant se regrouper sous l’expression R’N’B. Débarqués dans les années 1950 à Chicago en provenance des plantations du Mississippi, c'est à Muddy Waters et Howlin' Wolf que l‘on doit certains des disques Rhythm and Blues les plus marquants, avec leur sonorité sobre et moderne ainsi que des solos de guitare électrique qui préfigurent ceux des Rolling Stones.
Louis Jordan

Ainsi, le Rhythm and Blues apparaît comme le précurseur du Rock; en effet, des artistes tels que Duke Ellington avec son « Rockin'in Rhythm » ou encore la chanteuse de Blues Trixie Smith avec « Rocks Me With One Steady Roll » font du rock sans le savoir. Même si le Rythm and Blues n’a pas influencé directement la société, il a contribué a la création du rock, qui a lui a fortement influencé la société. Par conséquent le Rhythm and Blues a indirectement influé sur la société, d’où son importance.
Le Rhythm and Blues laisse donc petit à petit la place au rock qui se développe notamment dans les années 1950. Au-delà du rock, le Rhythm and Blues a été l’élément déclencheur d’une multitude d’autres styles de musiques comme la Soul, Funk, Disco, ...

LA Chanson de Rythm and Blues, "Hit the Road Jack" de Ray Charles



La Soul
À la fin des années 50 apparaît la soul (ce qui signifie âme en anglais). Elle est considérée comme un retour du Rhythm and Blues aux racines dont il est issu. La musique gospel est particulièrement mise en avant dans ce genre de musique. Le terme «Soul» apparaît pour la première fois dans les titres de deux albums de Ray Charles(qui est le créateur de la Soul) : Genius + Soul = Jazz en 1961 et Soul Meeting en duo avec Milt Jackson en 1962. Le développement de la "Soul music" a été stimulé par deux phénomènes principaux: l'urbanisation du Rhythm and Blues et la sécularisation, la laïcisation du gospel. Ce tout, permit à cette musique noir d’être écouté par des Blancs qui n‘ont pas été séduit par le Rock, populaire à l’époque mais trop agressif pour certaines personnes. La soul n’est, en réalité, que du Rhythm and Blues agrémenté d’une bonne dose de gospel; ce mélange a pu s’effectuer grâce a des artistes comme Ray Charles ou encore Sam Cook.
Sam Cooke

Le terme Soul renvoie à la capacité d'un interprète à mettre toute son âme et sa conviction dans une chanson, par opposition aux émotions superficielles exprimées par la musique pop. Dans les années 1960, pour un public noir aussi bien que blanc (qui commence rapidement à écouter la musique noir) à la recherche de valeurs « authentiques », les chanteurs capables de cette sincérité, de cette spontanéité sont la preuve qu'on peut vivre intensément, et autrement qu'en consommant biens et services. C'est ainsi que la soul jouera un rôle fondamental dans le mouvement hippie du début des années 1960. Toutefois, la musique soul a, peu à peu, laisser la place au rock psychédélique et s’est, au fur et a mesure du développement du mouvement hippie, effacée de cette sous culture. Cependant, la musique soul ne meurt pas ; au contraire, elle connaît un très grand succès durant tout le long des années 1960. La musique apparaît alors comme un excellent moyen pour faire passer ses revendications : Aretha Franklin, fille d'un pasteur de Detroit, chante dans Do Right Woman - Do Right Man son besoin d'un homme qui ne la considère pas comme une femme-objet ou, quand Otis Redding exige R-E-S-P-E-C-T; leurs revendications sortent en effet du cadre des relations amoureuses : elles sont politique; ce qui montre l’influence que la musique soul pouvait avoir. Des artistes comme Ray Charles, Stevie Wonder, … ont fait et font la célébrité de la Soul.


Une des chansons Soul les plus célèbres, "R.E.S.P.E.C.T" par la diva, Aretha Franklin (1990)



Le Funk
Durant les années 1960, la soul évolue et se mélange avec d’autres styles musicaux tels que le Rock, le Rhythm and Blues ou encore le jazz pour former le Funk. Le mot «funk» vient de l’argot « stink » (puer en français) pour définir un style dépouillé, sans ornement. Elle repose sur des rythmes groovy. Les fondateurs du funk sont des artistes comme Maceo, Melvin Parker ou encore comme le groupe The Meters. Néanmoins, la figure emblématique de la musique funk reste James Brown. Au début des années 1960, le Funk garde encore une bonne part des ses racines Rythm and Blues et Soul ; les paroles des chansons insistent alors beaucoup sur la défense des noirs. James Brown en sera la figure emblématique, il fut d’ailleurs surnommé "The Godfather Of Funk" (littéralement le parrain de la funk) ou aussi ‘’The Godfather of Soul‘’.
« Say it loud ! I’m Black and I’m proud !" : "Dis-le haut et fort ! Je suis Noir et j’en suis fier ! ». En ces années 60 finissantes, la chanson de James Brown claque comme un slogan dans une Amérique où l’intégration est en péril, mais cette chanson fut célèbre pour sa portée morale au peuples noirs et blancs, après la sortie de cette chanson, les émeutes raciales cessèrent.
Un autre style de funk se développe vers la fin des années 1960 et jusque dans les années 1970, influencé par le rock ; c’est alors qu’apparaît la funk psychédélique : la P-Funk, influencée par George Clinton qui mélangera toutes les influences du moments à un groove accrochant. Puis des groupes fleurirent tels que Parliament, Funkadelic ou encore P-Funk Allstars.
Tourne-Disque
Quant aux groupes comme Kool & The Gang ou Earth, Wind and Fire, ils furent fortement critiqué par les puristes, ceux qui refusent de tolérer toute évolution de la Funk ; en effet, on leur reprocha de jouer une musique trop sophistiquée et dans laquelle la production prenait une place trop importante selon eux. Les années 1980 marquent la dernière étape de l’évolution de la musique funk qui s’accompagne d’un développement des rythmes électroniques avec la basse et le synthétiseur qui jouent alors un rôle fondamental dans la mélodie; ainsi, nous pouvons donner comme exemple « Let me know you » de Stanley Clarke. Ces différents mouvements de la musique funk influenceront par la suite fortement d’autre style comme le rap ou encore le disco, en agissant musicalement aussi sur artistes de Soul comme Sly and the Family Stone ou Stevie Wonder.


Kool and the Gang, considéré souvent comme le plus grand groupe de Funk aprés James Brown, Jungle Boogie, morceau musical bien Funky


Le Disco
Le disco apparaît au début des années 1970. Son nom est une abréviation du mot « discothèque » , des clubs dans lesquels on ne passait que de la musique pour danser. Ce style d’abord écouté exclusivement la par les noirs américains se propagera rapidement grâce aux Nightclubs (boîtes de nuit) dans le monde entier comme le Studio 54 de New York.
Studio 54
Toutefois la diffusion du Disco ne s’est pas faite seulement grâce à cela; en effet, les phénomènes qui ont contribué au succès de ce style de musique sont divers : les minorités raciales, les noirs américains ainsi que les hispano-américains ont dépassé les blancs dans l’achat de vinyles et de matériel audio l’indépendance grandissante des femmes dans les domaines de la finance ou des loisirs la libération gay, la révolution sexuelle.
L’année 1975 fut l’année durant laquelle le disco devint réellement populaire avec des tubes tels que « The Hustle » de Van McCoy ou « Love to Love you baby » de Donna Summer. De même, le film Saturday Night Fever sorti en 1977 connut un grand succès aux quatre coins monde et fut l’une des raisons principales de la popularité du disco.
Ainsi, le disco qui, à la base, était une musique jouée et écoutée exclusivement par les noirs américains est devenu progressivement — ce, grâce à divers phénomènes — une musique populaire écoutée par tout le monde mais aussi jouée par tout le monde avec des groupes et des chanteurs noirs comme Gloria Gaynor, Donna Summer, Barry White ou Chic mais aussi par des groupes et chanteurs blancs tels que les Bee Gees, Cerrone ou encore Patrick Hernandez (qui a signé l’énorme « Born to be Alive » en 1979). Néanmoins, la période de gloire du disco aux États-Unis ne fut que de courte durée; en effet, après le très grand succès de "Saturday Night Fever", les maisons de disques se sont mises à « fabriquer » des chanteurs discos ce qui lassa rapidement la population. Même si les artistes disco gay, noirs et européens continuèrent à produire des tubes pour les dancefloors (pistes de danses) il se créa un mouvement anti-disco caractérisé par une volonté de renouer avec le Rock car le lien entre le disco et la culture et gay devint soudainement embarrassant pour la population blanche. Celle-ci se justifiait la plupart du temps en soulignant l’aspect efféminé de la musique et de la danse disco; cela eut pour conséquence l’apparition d’un réel « combat » entre le Disco et le Rock. Ce qui se passa en 1979 est un exemple de cette réaction violente de la part de la population blanche; en effet, une radio de Chicago organisa une soirée portant sur le thème anti-disco: « The Disco Demolition Night » ou la nuit de la démolition du disco. Les personnes soutenant ce mouvement anti-disco brûlèrent, à la suite de cette soirée, des enregistrements de musiques discos; ce qui dégénéra d’ailleurs presque en une émeute. L’influence du disco sur la population fut donc assez considérable. Même si le rock prit le dessus sur le disco, quelques artistes continuèrent à faire de la musique dans ce style musical; ainsi, des chanteurs comme George Benson ou Patrick Rushen créèrent le disco classique au début des années 1980. En outre, le disco se transforma également en d’autres formes comme la "House". Plus tard, dans les années 1990, le disco reprit un nouveau souffle grâce à des artistes tels que Jamiroquai avec sa chanson "Cosmic Girl" en 1996 et plus récemment, Kylie Minogue avec « Spinning Around » en 2000 ou Sophie Ellis-Bextor en 2001 avec son « Murder on the Dancefloor »; d’où son influence, toujours présente au niveau musical. Le Rhythm’n’Blues s’est au fur et à mesure du temps transformé jusqu’au Disco, qui lui-même a subit des transformations. Tout les genres de musiques, que nous avons étudiées, ont utilisées les grands médias culturels comme la radio et plus tard la télévision; c’est de cette manière que tout ces différents genres de musiques ont influencé la culture de masse mais avec une intensité différente pour chaque type de musique. À partir, de cette époque, la Musique Noir est à part entière intégré dans la société blanche États-Uniennes.


Le Freak c'est Chic ! La Chanson de toute une génération


Le RAP
Le RAP dont les initiales signifient parfois "Rhythm And Poetry" ou "Rock Against Polices" (une contestation de la population envers la police), est reconnaissable par son phrasé syncopé, presque parlé. Il prend forme dans les quartiers de New York comme le Bronx à la fin des années 70 et fait ses premières émules aux USA, au début des années 80. Les paroles, souvent revendicatives et réalistes, sont la plupart du temps soutenues par un beat (morceau de musique) en boucle, un sample (un échantillon de plusieurs musiques, souvent Funk) et parfois des scratches. Conçu par et pour le ghetto noir américain, le rap est avant tout une musique basée sur une constante innovation, sur un refus de toute institutionnalisation; une musique contestataire (comme le Rock, d’où les initiales R.A.P), une musique où l’originalité est un facteur déterminant pour se faire connaître. Le rap est une musique politisée, à l’image de groupes comme Public Enemy, parfois violente comme NWA (coté West Coast) ou Run-DMC (coté East Coast).
Le principe du rap est d’exploiter le tempo à nu. Le personnage central est le DJ (Disc Jockey). Il anime les soirées avec ses disques mystérieux accompagnés du MC (Maître de cérémonie) qui encourage les spectateurs à danser en parlant au rythme de la musique. Comme le célèbre DJ Premier, membre du groupe Gangstarr depuis 1988 et MC Hammer qui a connu son heure de gloire avec son single « U can’t touch this » en 1990. Le rap remonte à la fin des années 1960 avec l’apparition des Last Poets, un collectif de jeunes noirs militants ayant mis leur rage en rimes et en percussions afin de transmettre leurs messages révolutionnaires.
Les principales influences musicales sont bien évidemment la soul, la funk et le rhythm’n’blues qui rythmaient les parties de chaque quartier ; mais aussi le jazz pour son sens de l’improvisation et sa remise en cause des schémas mélodiques classiques. Tous les premiers DJ ont débuté en enregistrant sur des vinyles de James Brown.
Le rap devient alors un moyen pour le rappeur au micro de prêcher sa parole en face d’inconnus et de tenter de les convaincre, quel que soit le message. Les idées sont dès lors courtes, ce sont des flashs sonores et des significations qui fusent, des chocs répétés de mots courts ou longs à la phonétique proche destinés à frapper l’auditeur.


Wu-Tang Clan, considérés par les connaisseurs comme le plus grand groupe de Rap de tout les temps, Reunited (Réuni) est une chanson forte du Wu-TC, favorisant l'Union Inter-Communautaire, ils jouent avec brio du Violon et du Beat.



RAP et Hip-Hop
Le mouvement Hip Hop est composé d’éléments indépendants les uns des autres, constituant avant tout un mode de vie, un état d’esprit et une façon de s’intégrer. Relatant les principes d’Afrika Bambaataa, les mots d’ordre sont PAIX, AMOUR et UNITE.
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Il prône des valeurs positives comme le respect de soi et des autres, la tolérance, la connaissance de soi et le positivisme. Le principal objectif du Hip Hop aura été de canaliser la violence engendrée par les jeunes des gangs noirs et hispaniques et de la transformer en une énergie plus constructive, notamment par des compétitions artistiques.
Le Hip Hop est donc un mouvement culturel du fait qu’il englobe une multitude d’aspect et d’expressions artistiques, différentes mais complémentaires. Dans un premier temps, le Hip Hop a été la culture autour de laquelle les communautés afro-américaines et Portoricaines se sont regroupées. Le Bronx compte en effet une large communauté portoricaine, qui dans les années 1970 était fan de disco. Néanmoins, initialement les communautés noires et hispaniques étaient séparées par une barrière culturelle que le Hip Hop a abattue. Les portoricains et les noirs ont beaucoup de choses en commun, notamment liées à leur patrimoine génétique (leur couleur de peau, …).
Ces deux communautés vivant l’une à côté de l’autre, vont poser les fondements de la culture Hip Hop. De sa popularité grandissante, le Hip Hop a eu un impact sur d’autres variétés de musique. Certains artistes de musique POP (comme Britney Spears, Christina Aguilera, Tom Jones), ou de Rock and Roll, Jazz, Reggae et Metal (comme le groupe Metal « blanc » Anthrax et le groupe de RAP « noir » Public Enemy ou Linkin Park/Jay-Z) ont combiné leur style de musique avec des morceaux de RAP.


ATTENTION : C'est un mélange de Metal et de Rap, donc l'intro est un peu violente (8 secondes), mais la Musique devient un parfait mélange de Metal/Rap. Anthrax (Metal) & Public Enemy (Rap) "Bring the Noise"


La popularité de la musique a aidé l’intégration de la culture Hip Hop aux États-Unis, ainsi qu’à l’étranger. Un mouvement culturel s’est dès lors formé. Il regroupait et regroupe toujours, bien évidemment les activités concernant la danse (Breakdance, DJ’ing, MC’ing), le graffiti et un caractère nouveau qui est la mode vestimentaire. Elle se décrit par le port de vêtements larges comme le baggy, baskets et casquette. Aujourd’hui, ce style vestimentaire est adopté par un grand pourcentage de jeunes à travers le monde entier qu‘ils soient blacks, blancs, beurs, jaunes, …
Le mouvement Hip Hop touche de plein de fouet les jeunes de la rue qui considéraient auparavant que l’art était réservé à une élite. La musique a également joué un rôle primordial en donnant au RAP ses lettres de noblesse et en ouvrant cette musique à un public plus large. Ce public était très ciblé puisqu’il comprenait les jeunes des banlieues vivant dans les cités et n’ayant pas d’accès à la culture dont les médias parlent. C’est une véritable culture qui fait maintenant partie intégrante de la culture américaine mais aussi de la culture musicale internationale qui persistera tant qu’il y aura des injustices à dénoncer. Le Hip Hop est aujourd’hui nivelé, enrichi et développé : c’est la culture de toute une génération. Cette nouvelle forme d’expression artistique qui a donc débuté dans la rue, au pied des tours, se retrouve à présent sur les grandes scènes nationales (Casino de Paris, Théâtre Mogador, Zénith de Paris) et dans les festivals dont certains lui sont consacrés. Bien plus qu’un effet de mode, le Hip Hop est devenu un état d’esprit, une façon de vivre auxquels les jeunes de tout horizons s’identifient.


La Musique Noir Actuelle
Ces styles de musiques sont quasiment tous des variantes existantes des genres de Musique Noir (comme le Rythm’and’Blues, Soul, Funk, …)
[Note Importante : dans cette partie, quand je parle de R’n’B, je ne parle pas du R’n’B traditionnel (Rythm’and’Blues), mais du Rythm’and’Bass (voir plus bas)]

Acid Jazz :
L'Acid Jazz, qui a connu son pic de popularité au début des années 1990 avec des artistes tels que Jamiroquai, The Brand New Heavies, Incognito ou US3, est bien moins marqué par le Hip Hop que ses voisins New Jack ou R'n'B. C'est plutôt la renaissance du Funk (notamment du Jazz-Funk) dans un format très club (d'où parfois le fait que l'Acid Jazz est considéré comme une musique électronique. C'est un genre typiquement anglais et plutôt Underground (malgré quelques succès commerciaux tels que "Groove Is In The Heart" de Deee-Lite ou "Back To Life" de Soul II Soul, assez restreint et marginal, qui continue de vivre sans trop faire de vagues, cédant rarement à la tentation mercantiliste (bien que l'artiste le plus populaire du genre Jamiroquai a cessé depuis bien longtemps 2001 de faire une musique considérée comme de l'Acid Jazz).

New Jack Swing:
Initié par Teddy Riley, il allie des mélodies héritées du Funk, de la Soul voire du Gospel aux rythmes lourds du Rap. Il est le plus souvent chanté mais il contient parfois quelques couplets rappés. Le New Jack Swing c'est donc le pont entre deux univers qui étaient jusque là opposés : le R&B et le Hip Hop. Ses principales figures sont Bobby Brown, Guy ou encore Keith Sweat. Ce genre, dont la durée de vie n'excèdera pas 5 ans, sera vite transformé en R'N'B. Tous les artistes de new jack swing, sans exception, continueront donc leur carrière dans le R'n'B.

Neo Soul :
Neo Soul (ou Nu Soul) est un genre musical de la fin des années 90/début des années 2000, ce son est un mélange de Rythm'and'Bass, Soul, musique Classique, Jazz, et des éléments de l'Hip-Hop Alternatif. C'est le troisième principale sous-genre du Rythm'and'Blues Contemporain, aprés le "New Jack Swing" datant de la fin des années 80 et du début des années 90 et le Hip-Hop Soul datant du milieu des années 90. Le terme "Neo Soul", inventé par Kedar Massenburg de la Maison de Production "Motown Records" à la fin des années 90, est parfois considéré avec mépris comme rien de plus qu'une spécialisation de vente de Rythm&Blues Contemporain au lieu d'une réelle résurrection de la musique Soul. C'est parce que la majeure partie des gens qui enregistrent et écoutent dans ce genre disent que la Nu Soul est un anti-courant principal préférant à la crédibilité de la qualité musical et la popularité de la Soul qu’à la vente commercial (ce referant au Rythm’and’Bass).


Mélange de Gospel, Hip Hop et Soul, premier Hit "Nu Sou" par la déesse de la Soul, Alicia Keys, "Fallin"

R'N'B ou R&B (Rythm’and’Bass)/Hip-Hop :
En 1994, avec la parution du 1er album de Blackstreet, Teddy Riley annonce la mort du New Jack Swing et la naissance du Heavy R&B. Beaucoup de termes seront employés pour qualifier ce nouveau genre de R&B : R&B/Hip-Hop, Heavy R&B, Hip Hop/Soul, Urban Soul, mais celui qui sera retenu par le grand public sera le terme classique R&B ou R'n'B (même prononciation ("R N Bi"). Le R'n'B s'inscrit dans la continuité du New Jack Swing, bien que les basses Hip Hop soient moins marquées et que le son est plus mellow (c'est-à-dire plus doux, plus sophistiqué). L'une des premières artistes à populariser le genre est Mary J. Blige mais le genre est souvent écouté par un public de connaisseurs, principalement noir. Ce n'est qu'à la fin des années 1990 que le R'n'B sera récupéré par les médias. En affinant ses contours, en s'éloignant de ses racines Soul et Funk pour un son pop beaucoup plus calibré pour les radios généralistes et ciblant principalement les adolescents, il gagne la faveur du grand public. Un exemple de ce changement d'orientation du R'n'B est le retour du groupe TLC en 1999 avec FanMail : en effet, on constate un réel changement musical entre l'album FanMail et leur album précédent CrazySexyCool. C'est un tout nouveau R'n'B (appelé Pop/R&B par les fans du courant originel) qui inonde les ondes. Beaucoup d'artistes POP profiteront du succès des Brandy et autres Usher pour eux aussi se lancer dans le R'n'B en faisant appel aux producteurs du genre Rodney Jerkins, Timbaland, The Neptunes : c'est le cas de Britney Spears avec "I'm A Slave 4 U" ou encore Christina Aguilera avec "Dirty". Aujourd'hui le R'n'B est un genre à succès (d'un point de vue commercial) mais en perte de vitesse (d'un point de vue créatif), qui a tendance à énerver les vrais amateurs de musique noire comme de musique en général pour son côté excessivement commercial, où les artistes misent plus souvent sur leur physique et sur la production studio que sur des compositions recherchées et de qualité.



Conclusion
Cette dernière moitié de siècle a été riche en terme musicale, facilité par les nouveaux moyens d’enregistrements, et de diffusion musicale (Vinyles, K7 Audio, CD; Sono, Lecteur CD, Lecteur Mp3, …); et facilité dans le terme social, les noirs de plus en plus introduit dans cette société blanche américaine grâce à cet Art.